L'Histoire des Trois Mousquetaires racontée à deux en une demi-heure, c'est un spectacle qui, en gros, raconte l'histoire des Trois Mousquetaires mais.à deux et .en une demi-heure.ou un peu plus des fois. En dire plus, ce serait gâcher des surprises, mais c'est vrai que certains passages sont bâclés. Les Trois Mousquetaires, Vingt ans après, Le Vicomte de Bragelonne, ça fait quand même près de trois mille pages. Alors avec rien, deux épées, une dague et des gueules de mousquetaires, et sur un rythme ébouriffant ponctué de combats époustouflants, les deux comédiens nous font revivre les duels virevoltants de D'Artagnan, la démesure d'Athos, la bonhomie de Porthos, l'esprit d'Aramis, la fausse candeur de Constance, et au vu de la pilosité des interprètes, toutes les scènes ne sont pas faciles à faire. De sa Gascogne natale jusqu'à là où on peut parce que sinon on dépasse vraiment trop la demi-heure, ce D'Artagnan est très fidèle à Dumas, fidèle mais pas exclusif, il le trompe avec Cyrano, et les conseils que lui prodigue son père sont bien dans l'esprit d'AfAg, ça veut dire Au fond A Gauche.
Au départ, il y a une envie de spectacle proche du cirque, de ce qu'il a de spectaculaire et de risqué. Et puis le plus beau décor pour un combat d'épée, c'est une rue, un jardin, un escalier de château, en tout cas c'est dehors que ça nous fait rêver, depuis qu'ils ont enlevé les lustres dans les tavernes. Et forcément, dès qu'on se bat à l'épée et qu'on manque d'imagination, on pense à D'Artagnan et moi j'aime bien D'Artagnan. Il est hors normes, il mène sa vie comme personne, il ne suit pas de modèles ; et c'est aussi pour ça qu'on est dans la rue , pour surprendre un peu et puis se parler un peu différemment, se mettre dans une situation qui va peut-être nous ouvrir des possibles, ou en ouvrir aux gens qui nous regardent, dire aux enfants que la vie, pour certains, c'est rencontrer des gens dans la rue en jouant avec des épées et des mots. Bref, j'ai envie d'être gentil et bizarre, j'ai envie que les gens autour moi soient gentils et bizarres et D'Artagnan peut nous donner le courage de l'être.
Grégory Bron